Paroles de confinés
Un maître-mot : l’adaptation !
Depuis la fermeture du laboratoire le 16 mars, doctorants et chercheurs s’organisent pour trouver de nouvelles modalités de travail et d’apprentissage depuis chez eux.
Monica
Monica, post-doctorante au sein de l’équipe Vigo, reconnait sa chance d’habiter près du lac et de ne pas vivre seule le confinement : « Ça se passe bien même si c’est parfois difficile de se concentrer ! Cela m’a pris quelques jours pour trouver un rythme mais je suis restée motivée en faisant de l’exercice, en cuisinant de nouvelles recettes et en faisant des visios avec mes proches. Me rendre compte de la durée du confinement m’a conforté dans l’idée de bien m’organiser et de garder un rythme sur le long terme. J’ai quand même l’impression que tout avance plus lentement. Heureusement, les réunions me permettent de garder le cap et de rester connectée à la vie du laboratoire ».

Céline
Céline, doctorante dans l’équipe HESS, tente de rédiger sa thèse avec une connexion hasardeuse : « Quand il fait beau, ça va, je profite de la 4G mais dès que c’est nuageux, cela devient plus difficile. Tout prend plus de temps. L’autre jour, une tâche qui aurait dû être effectuée en cinq minutes, m’a occupé pendant une heure. Heureusement, le service info m’a proposé d’installer X2Go, un logiciel permettant d’accéder aux machines à distance et de réduire la résolution des interfaces afin de gagner en rapidité ». Si Céline profite de cette tranquillité pour avancer au mieux dans son travail, la solitude lui pèse aussi. « Après avoir passé Pâques toute seule et en sachant que le confinement est prolongé d’un mois, j’aimerais pouvoir rejoindre ma famille au plus vite ».

Anthony
Anthony Downes, doctorant de l’équipe LHCb, a quitté sa petite chambre d’étudiant pour retourner près des siens en Angleterre. « I am happy to be around my family and have the security that brings. During a crisis that is what we need. The situation here is looking like it will be the worst in Europe. It’s very sad and I’m angry about the political decisions that led us here. But I won’t despair, I hope this will teach our nation to appreciate our health system and workers more. I found staying focused at home very difficult and sticking to a schedule takes a lot of self discipline. A complete office environment seems to inspire productivity for me. Now the line between work and rest is somewhat blurred. Every day I am getting better at being motivated. I’ve found music helps me stay on task and gives me the energy I need to complete what I need to. As a PhD student I feel I am learning to be a more self-sufficient professional in some important ways ».

Mathieu
Pour Mathieu De Bony de Lavergne, doctorant au sein de l’équipe CTA, le confinement rime avec adaptation de l’effort : « Il m’a fallu une petite semaine pour m’organiser. Mon efficacité fluctue pas mal : y’a des jours où ça va très bien, j’ai la pêche et des jours où c’est pas ça, l’ambiance me pèse. Dans ces cas-là, j’essaie surtout de ne pas me mettre trop la pression, sinon… j’en fais encore moins. Je fais des trucs plus simples, qui sollicitent moins d’attention même si ce n’est pas le plus urgent ». Mis à part quelques délais qui viennent se rajouter à son planning et un peu d’inconfort à suivre des meetings internationaux désormais à distance et plus longs, le travail quotidien de Mathieu continue sans grande difficulté. « Les échanges informels avec l’équipe de HESS/CTA et le soutien que je pouvais en retirer me manquent parfois, ajoute-t-il. L’avantage de cette situation, c’est que je gère mon temps facilement sans être dérangé. Et que je cuisine un peu plus… ».

Enrique
« Nous maintenons le contact entre collègues avec des « daily scrum meeting », témoigne Enrique Garcia, de l’équipe CTA. Une pratique bien utile lorsqu’on fait du développement informatique », un rendez-vous qui rythme aussi des journées parfois trop monotones. « Pour quelqu’un plutôt actif comme moi, ne pas bouger, c’est compliqué… » Alors comme beaucoup, Enrique improvise : activités sportives et coaching par appli androïd aident à garder la forme, l’ordinateur portable voyage à travers les pièces et procure un sentiment de changement. Passés les premiers jours de flottement, le travail du physicien ne semble pas être perturbé par le confinement. « Cette période est intéressante parce qu’elle me fait réfléchir sur le télétravail. Est-ce que j’aimerai en faire par la suite ? Et en quelle proportion ? s’interroge-t-il. Quoiqu’il en soit, elle m’a permis de comprendre que je voulais trouver un appartement plutôt qu’être en colocation, comme c’est le cas actuellement ».

Retour d’expérience sur l’enseignement en période de confinement – Gilles Maurin Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=o4V…
